En 1932, Burril B. Crohn, médecin américain, donne son nom à la maladie.
La maladie de Crohn appartient au groupe des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), touchant plus particulièrement la muqueuse intestinale.
Elle peut atteindre toute partie de l’appareil digestif, de la bouche jusqu’à l’anus.
Cependant, elle touche plus souvent la zone de l’iléon (partie terminale de l’intestin grêle) et sa jonction avec le colon.
Elle se caractérise par l’alternance entre des poussées inflammatoires et des phases de rémission. La durée, intensité et fréquence de chaque phase sont très variables d’un patient à l’autre.
Les symptômes principaux sont des douleurs abdominales violentes et des diarrhées.
Quand la crise est très intense, il est fréquent de retrouver une altération globale de l’état général avec asthénie (très forte fatigue), anorexie et fièvre.
Il peut exister des lésions anopérinéales dans 50% des cas (abcès, fissures, fistules, ulcères).
Le patient peut également présenter des symptômes divers tel que douleurs articulaires, rougeurs de la peau (érythème noueux), aphtoses buccales, inflammation de l’iris, infections urinaires, calculs biliaires, etc
Cette maladie n’a pas de cause clairement établie et semble multi factorielle : facteurs environnementaux, déséquilibre de la flore bactérienne, terrain génétique, Dysfonctionnement du système immunitaire
Cette maladie est souvent lourde à supporter pour les patients atteints, tant dans leur vie sociale que professionnelle.
Généralement, il leur est impossible de maintenir l’existence qu’ils avaient avant, et il est nécessaire de s’adapter, en dépit des symptômes difficiles à supporter.
Aucun test ne se suffit à lui seul pour diagnostiquer fermement la maladie.
Le diagnostic se fait donc par le biais de plusieurs examens :
Il n’existe pas de traitement curatif du fait que l’on n’en connaisse pas la cause exacte.
Il existe des traitements médicamenteux de fond (immunomodulateurs et anti TNFα) destinés à prévenir l’apparition des poussées, et des traitements de crise (anti inflammatoires, corticoïdes) visant à écourter leur durée.
Dans certains cas, il peut être nécessaire de recourir à la chirurgie si la muqueuse intestinale est trop atteinte.
Il s’agit dune maladie « invisible », ce qui engendre souvent des incompréhensions de la part de l’entourage, et plonge le patient dans une grande solitude.
La maladie de Crohn représente évidemment une contrainte au niveau du bien-être quotidien.
Une enquête réalisée par l’AFA (Association François Aupetit) auprès d’environ deux mille personnes atteintes de MICI, montre que la majorité des personnes estimaient devoir faire deux fois plus d’efforts qu’une personne normale pour assumer les tâches de la vie quotidienne, y compris au travail.
J’ai eu la chance de collaborer avec le Dr Guillaume Bonnaud, gastro-entérologue, lors de mon mémoire sur ce sujet.
Notre étude avait pour but de démontrer que l’ostéopathie peut améliorer la qualité de vie au quotidien des patients atteints de la maladie de Crohn.
Nous avions de nombreuses interrogations quant à la possibilité de prendre en charge un patient atteint d’une maladie inflammatoire chronique, plus particulièrement en phase de poussée.
Cette alliance thérapeutique nous a permis de mettre en évidence l’impact de l’ostéopathie sur les patients atteints de cette maladie, avec une amélioration significative de la qualité de vie, tant d’un point de vue global que symptomatique.
En effet, nous avons objectivé une diminution des douleurs abdominales. Mais également une diminution de la fatigue, de la colère, du découragement, associé à une amélioration au niveau de la vie sociale et un sentiment de détente plus important.
Ces évolutions ont permis une meilleure gestion personnelle de la maladie au quotidien.