En introduction je voudrais d’abord préciser que le but de l’ostéopathie est de faire en sorte que tous les tissus du corps aient une bonne mobilité.

On considère qu’une structure qui a une bonne mobilité aura un bon fonctionnement (« la structure gouverne la fonction » dixit A.T. Still père de l’ostéopathie).

« Est-ce que vous faites craquer ?? »

Voici une question qui revient très souvent !

Certaines personnes ont le désir qu’on les fasse « craquer » car ça leur donne l’impression d’être mieux ensuite, plus équilibrées.

D’autres au contraire demandent expressément des méthodes plus douces car cela leur fait peur ou qu’elles ont eu de mauvaises expériences avec d’autres thérapeutes.

On fait donc le point ici !

Les techniques structurelles

Il s’agit du THRUST. Ce terme barbare correspond au cracking.

Mais en fait, le thrust n’a pas du tout pour but final d’entendre un bruit articulaire !

C’est une technique de manipulation sur une articulation, avec un mouvement rapide et minime. Elle a pour but de défibroser une articulation et de modifier les informations nerveuses qui maintiennent une contracture musculaire, celle-ci limitant la mobilité de ladite articulation.

Le bruit que l’on entend, serait due à un appel de vide dans le liquide synovial au niveau de l’articulation. Mais ça ne fait pas toujours du bruit !

L’important est donc que la technique soit faite dans le respect du bien-être du patient, avec un mouvement de faible amplitude et rapide. La preuve d’un technique réussie est donc le recouvrement d’une bonne amplitude articulaire et non le bruit généré. 

Le geste peut surprendre le patient, mais ne doit en aucun cas provoquer une douleur.

En outre, je rajouterais que les 6 années d’études que nous effectuons, les cours d’anatomie, de biomécanique, de physio-pathologie qui nous sont dispensés, nous permettent de savoir si nous pouvons ou non réaliser ce genre de techniques, afin que cela se passe toujours sans danger pour nos patients et dans le respect des tissus.

Les techniques “douces”

Ce sont les techniques fasciales, crâniennes, viscérales.

Les fascias sont des enveloppes fibreuses et élastiques qui entourent toutes les structures de notre corps telles que les muscles, les organes, les os, les ligaments… Ces fascias sont tous en lien les uns avec les autres de la tête aux pieds, et possèdent une certaine mobilité.

Ce sont des micro mouvements, que vous ne sentez probablement pas mais qui intéressent tout particulièrement les ostéopathes (« mais qu’est ce qu’il fait là ? Pourquoi il ne bouge pas ses mains ? »)

Une restriction de cette mobilité est une dysfonction, au même titre qu’une restriction de mobilité articulaire. 

Cette hypomobilité va se répercuter sur les mouvements de plus grande amplitude, ce que nous réalisons dans la vie de tous les jours, et créer des déséquilibres, des tensions, des douleurs…

Les techniques crâniennes et viscérales font appel à ces techniques fasciales.

« Bon ok j’ai compris la différence, mais du coup vous faites craquer ou pas ?? »

Toutes les techniques ostéopathiques, structurelles ou douces, sont autant d’outils que nous avons à notre disposition.

En fonction du type de dysfonction que nous rencontrerons dans nos tests, nous utiliserons plutôt telle ou telle technique, tout simplement !

Une technique n’est pas plus efficace que l’autre en soi. La technique la plus efficace est celle qui est adapté au « problème ».

Il faut donc faire confiance à votre ostéopathe qui choisira les techniques les plus appropriées pour vous soulager.

Enfin, je dirais qu’il y a autant d’ostéopathies que d’ostéopathes !

En effet chaque ostéopathe pratique différemment, en fonction de sa personnalité, de ses choix thérapeutiques, etc

C’est pour cela que votre voisin vous conseillera peut être M. Machin « qui est très doux », ou Mme Truc « qui remet tout en place » !

L’important est que vous soyez en confiance avec votre thérapeute.

J’espère que cet article vous aura éclairé !

S’il ne répond pas tout à fait à vos questions, n’hésitez pas à me les poser !

Ostéopathiquement votre,

Julie ABRATE